L’ambiance est tendue, on le sent dès que la lumière s’allume. La pièce est un huis clos étouffant, l’histoire d’une rencontre, le choc de deux personnages aux personnalités fortes et au passé trop lourd à porter. Un face-à-face entre un homme et une femme maltraités par la vie, par leur entourage et leur famille. Deux écorchés vifs qui se trouvent et s’accrochent l’un à l’autre pour ne pas se noyer. Deux solitaires, deux tarés qui cherchent la sortie de secours et rêvent d’échapper à leur vie qui s’enlise.
La pièce est violente et sauvage, on retient notre respiration du début à la fin par peur du drame et par espérance d’un happy end. Beaucoup de tendresse aussi à travers leurs larmes et leurs cris, quelques moments de bonheur suspendu, une respiration dans cet enfer.
Mais ne sont-ils pas descendus trop bas, l’amour peut-il encore sauver ces inaptes aux relations humaines, ces handicapés des émotions ? On se prend à espérer.
Une pièce, humaine, forte et extrême servie par deux comédiens impressionnants et par une mise en scène intense. On en sort secoué et ému.
Auteur : John Patrick Shanley / Artistes : Estelle Georget, Vincent Simon / Metteur en scène : Nicolas Taffin
Avignon 2021 au théâtre Arto à 18h35

Une réflexion sur “Danny and the Deep Blue Sea”