Franck Desmedt, seul sur une scène presque vide se lance dans cette histoire incroyable. Il nous livre ce récit avec force et tranquillité, comme animé de l’intérieur, semblant revivre chaque anecdote au fur et à mesure qu’il raconte. La prose est nerveuse, le regard perçant. Il nous captive et à aucun moment on ne se lasse de l’écouter.
Peu de comédien osent se lancer dans ce long et périlleux voyage qu’est l’adaptation de Céline, tant le risque est grand d’en faire un spectacle pompeux et grandiloquent. Ici, bien au contraire, le comédien aborde le texte avec humilité et douceur. Cette simplicité nous met en confiance. Charmés, nous acceptons sans résister de partir avec lui et de nous laisser entrainer dans les tranchées, au fond de l’Afrique, puis enfin aux États Unis.
Le décor simplissime, laissant la part belle aux mots de Céline et au jeu subtil du comédien, nous prouve que l’on peut transporter le public à l’autre bout du monde avec uniquement du talent et de l’envie.
Les morceaux sont parfaitement choisis et le texte s’enchaîne avec fluidité et cohérence. Espoir, désillusion, souffrance, croyance… Franck Desmedt nous offre son voyage et nous le recevons avec délectation et émotion.
De Louis Ferdinand Céline
Mise en scène et avec Franck Desmedt
Adaptation Philippe Del Socorr
Au Lucernaire jusqu’au 3 février 2019
Photo LOT
Une réflexion sur “Voyage au bout de la nuit”